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jeudi 6 octobre 2011

Réflexion personnelle sur l'écriture d'un roman

Ce matin, j'ai eu une idée folle. Non ! Je n'ai pas inventé l'école : ça, c'était déjà fait depuis longtemps ! ^^ En fait, j'ai eu une étrange idée concernant l'écriture d'un roman. L'écriture d'un roman en général.

Je me suis dit qu'écrire un roman n'était pas très différent de concevoir un enfant. Et voilà ! J'en vois déjà qui se disent "Mais, ma parole, elle a complètement perdu la tête ! Qu'est-ce qu'elle a bien pu prendre pour en arriver là ? Elle a fumé la moquette ou quoi ?". Tout d'abord, je tiens à préciser que je ne me drogue pas, je ne fume pas, je ne bois qu'avec modération lors de repas exceptionnels,... bref. Mon esprit n'est sous l'influence d'aucune substance. En fait... Si. J'avoue : je me dope au chocolat noir ! ^^ Mais ma santé mentale est tout à fait... saine. (Le premier qui ose dire le contraire je lui colle un mawashi-geri derrière les oreilles ! ;-) )

Bref. Revenons au sujet. Je disais donc que la naissance d'un roman n'était pas très différente de celle d'un enfant.

Un projet de bébé, ça se mûrit, ça demande un certain temps de réflexion et pas mal de recherches. Bien entendu, tout le monde sait comment on fait les bébés. Mais les futurs parents (surtout quand c'est leur premier.) ont tendance à être victimes d'une boulimie d'informations concernant la grossesse, l'accouchement, l'éducation de leur futur enfant, les soins à lui apporter, la meilleure poussette pour le trimbaler, ... Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?

Un projet de roman, c'est exactement la même chose ! Avant de prendre sa plume (ou son clavier) et de commencer à aligner les mots, l'auteur (futur papa ou future maman du roman à naître) doit passer par une phase de réflexion et de recherches.

Les écrivains débutants auront souvent tendance à se remplir l'estomac jusqu'à l'indigestion avec la lecture d'ouvrages leur promettant une recette miracle pour concevoir le plus beau roman de l'année. (Un peu comme les ouvrages vous promettant de pouvoir influencer la nature en suivant des régimes permettant de choisir le sexe du futur bébé.)

La majorité des personnes désireuses d'écrire un roman qui tienne debout glanera des informations sur les sujets et les thèmes qu'elle souhaite aborder. Normalement, nous ne devrions écrire que sur les sujets que nous connaissons personnellement mais avouez qu'il est parfois difficile de se tenir à ce conseil. Alors nous faisons comme les futurs parents sans expérience : nous nous renseignons en lisant des ouvrages spécialisés, en posant des questions à des personnes ayant une expérience dans le domaine...

C'est la période de pré-conception.

Vient ensuite la grossesse à proprement parler : la graine a germé, l'embryon se développe lentement. Au début, on piaffe d'impatience dans l'attente d'une preuve visible du développement de notre projet. Pour les futurs parents, ce sera l'arrondissement du ventre de la mère. Pour l'écrivain, ce seront les chapitres qui défilent, les pages qui s'accumulent, les mots qui font grimper le compteur. Puis, nous arrivons au milieu de la période de gestation et tout nous semble merveilleux. Le bébé bouge, la future mère exhibe son ventre rond avec fierté. L'écrivain, lui, a dépassé la moitié de l'écriture de son roman. Il a passé le cap de la première moitié, période plutôt difficile et souvent décourageante durant laquelle il faut vraiment s'accrocher. Tout va bien. Le roman avance bien.

Parfois, quelques accidents de parcours dramatiques se produisent. C'est la fausse couche ou l'avortement médical pour les futurs parents. C'est le découragement, la dépréciation pour l'écrivain. Tout tombe à l'eau, le monde semble s'écrouler autour de soi. Les parents mettront du temps à s'en remettre. Certains seront tellement traumatisés qu'ils n'auront plus envie de se lancer dans une nouvelle tentative. D'autres trouveront le courage et la force de recommencer. L'écrivain sera dans le même état d'esprit : soit il laissera tout tomber, il abandonnera lâchement en se disant qu'il n'est pas fait pour ça, soit il prendra son courage à deux mains et se lancera à nouveau dans l'écriture d'un nouveau roman.

Mais les obstacles ne sont pas toujours aussi insurmontables. Une maladie génétique (ou une malformation) pour le foetus qui ne l'empêchera pas de vivre mais sera tout de même un handicap. Dans ce cas, les parents auront le choix de continuer ou non. On leur proposera parfois des solutions : une opération qui arrangera le problème, un traitement qui permettra au bébé de vivre presque comme ses futurs camarades. Une fois encore, l'écrivain peut se trouver confronté au même genre de choix : continuer ou ne pas continuer ? Vaut-il mieux tout recommencer, repartir sur de bonnes bases ou continuer en travaillant les parties qui posent problème ?


Certains projets, bien heureusement, arrivent à terme. C'est un moment d'euphorie, de joie, de fierté intense. Mais tout n'est pas pour autant terminé ! Le bébé est complètement formé, prêt à faire son entrée dans la vie extérieure. Le manuscrit (ou plutôt devrais-je dire le tapuscrit) est terminé, corrigé, prêt à être expédié aux maisons d'éditions... et pourtant ! Il reste une étape primordiale : la naissance !

Un accouchement est un acte plutôt douloureux (plus ou moins en fonction du seuil de tolérance à la douleur de chacune). Heureusement, il existe des moyens de rendre ce moment plus supportable : la péridurale par exemple. Et là, quand tout se passe bien, ce n'est que du bonheur ! Faire publier son livre est presque aussi difficile.  Pour les écrivains en quête de publication, chaque envoi de manuscrit est un peu comme une contraction : elle peut être efficace ou non mais elle est toujours plus ou moins douloureuse. L'attente d'une réponse de la part des maisons d'édition est un moment qui n'est pas évident à vivre. Mais, parfois, il arrive qu'on reçoive l'équivalent d'une péridurale : une réponse positive d'un éditeur qui va nous aider à donner naissance à notre livre ! C'est un peu la sage-femme de l'écrivain. Il nous guide tout au long du processus afin de mettre au monde notre roman dans les meilleures conditions possibles (je parle bien entendu des éditeurs à compte d'éditeur ;-) ).

Le projet a abouti ! Les parents peuvent enfin tenir le fruit de leurs amours dans leurs bras. Mais il ne faut pas croire que tout va être facile désormais. Cette petite boule rose va demander beaucoup de travail et d'attention. Il va falloir l'aider à grandir, à découvrir la vie. L'écrivain de son côté, tient fièrement son premier roman dans ses mains. Mais comme pour les parents, son implication est loin d'être terminée. Il lui faudra faire, entre autres choses, la promotion de son ouvrage : séances de dédicaces, interviews, salons littéraires, ...

Quelques temps plus tard, les jeunes parents auront peut-être envie d'agrandir la fratrie et ils suivront une nouvelle fois le processus qui leur a permis de mettre au monde leur premier enfant. L'écrivain aussi aura la plupart du temps envie de revivre une nouvelle expérience en se lançant dans l'écriture d'un nouveau roman.

Vous voyez bien qu'écrire un roman c'est comme concevoir un enfant. ;-)

N'hésitez pas à me faire part de vos remarques. Je serais très curieuse d'avoir votre avis sur la question.

6 commentaires:

  1. Très jolie ! (N'empêche, il est plus facile pour moi de gérer mes enfants que d'arriver jusqu'à l'édition :) )

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  2. Je partage entièrement ton avis ! Et je me permettrai d'ajouter que lorsqu' l'"enfant" va "voler" de ses propres ailes, parce qu'il sera passé "entre les mains" d'autres personnes, le "parent" se sentira bien seul et bien triste, se consolant en pensant qu'il est le concepteur de ce qui restera pour lui son trésor !

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  3. Me permets-tu de citer cet article dans mon blog et sur facebook? Merci

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  4. @André : pas de soucis. Tu peux citer mon article à la seule condition que tu mentionnes mon nom (un lien retour vers mon blog serait aussi fortement apprécié.;-) ) Merci pour ton intérêt.

    Concernant ta remarque, je n'avais pas encore pensé à ce moment-là mais il est vrai que la grande "séparation" tant redoutée avec ses propres enfants est totalement applicable à la vie d'un roman publié. ;-)

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  5. Bonjour à tous,
    Je suis l'heureuse maman de 7 enfants, tous adultes. Voici deux semaines, j'ai commencé à 56 ans l'écriture d'un premier roman. Je dispose de trois semaines en tout, car il s'agit d'un concours que j'ai repéré un peu tard et par hasard. Je lis en souriant cet article que je trouve très juste. Dans mon cas, il s'agit d'une grossesse accélérée et accidentelle, j'espère ne pas subir l'avortement dont tu parles. Ah ce compteur, qui semble parfois ne pas avancer, sinon reculer, au fil des modifications, rectifications car à mon grand dam, je suis une perfectionniste jamais satisfaite de la relecture de ce que j'ai écrit la veille. Le titre et le sujet étaient imposés par le concours.Il s'agit d'écrire le tome jumeau d'un livre existant se devant d'en être le miroir
    masculin. Cela commence mal, je suis une femme. mais cet exercice psychologique se révèle intéressant, voire ludique. Je bénis l'invention de l'ordi, qui m'évite de gaspiller des kilomètres de papier. Je suis arrivée à plus ou moins la moitié, et j'ai l'impression d'avoir déjà tout dit. Non, je dois me forcer, je ne vais pas laisser mourir cet espoir, je m'y remets (il me reste 5 jours !!). Un tout grand merci pour cet article, dont la lecture a mangé un peu de mon temps, mais qui m'a botté le d...J'en avais besoin. Merci ;-)

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    1. Merci à toi d'être passée sur mon blog (que j'ai malheureusement laissé en friche depuis un moment par faute de temps). J'espère que tu as réussi à terminer ton roman dans les temps. ;-)

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